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L’Association Internationale des Victimes de l’Inceste (AIVI) est une association à but non lucratif créée à Paris en Modèle:Date[1] dont l’objectif est de venir en aide aux victimes d'inceste du monde entier. Son principal combat porte sur l’imprescriptibilité et la pénalisation de l’inceste.

Naissance[]

Le Modèle:Date, une victime d’agressions sexuelles survenues dans un cadre familial du nom d’Isabelle Aubry crée un site francophone visant à fournir des informations sur le thème de l’inceste, intitulé : « L’inceste : comment surVivre ? » Auteur de l’ouvrage bibliographique La première fois j’avais 6 ans (Oh ! Éditions - 2008)[2], I. Aubry souhaitait se servir d’Internet afin d’obtenir des informations juridiques sur la qualification de l’inceste et connaître les recours possibles. Suite à des requêtes infructueuses, elle décida de créer un site de lutte contre un sujet considéré comme particulièrement tabou, ainsi qu’un forum interactif dédié aux victimes. Au fur et à mesure du développement de la plateforme, l’outil Internet devient le moyen d’expression du groupe, composé de survivants français, belges, suisses et canadiens, dont Mlle Marie, qui y publie ses mémoires. La devise de l’organisation naît en ces termes : « L'inceste n'a pas de frontières, AIVI non plus ». Melle Marie intente une poursuite judiciaire à l’encontre de son grand-père, avortée par la loi n° 89-487 du 10 juillet 1989[3] sur la prescription. Le groupe commence alors à étudier des alternatives, au niveau des actions à entreprendre. Le 26 mai 2000, Mlle Marie décède suite à une défenestration volontaire. Sept mois plus tard, les membres déposent les statuts de l’association, dont le principal combat portera sur l’imprescriptibilité, afin de rendre hommage à Melle Marie. Isabelle Aubry est élue présidente le 22 décembre 2000.

Histoire[1][]

• Décembre 2000 : création de l'association
• Janvier 2001 : lancement de la pétition contre la prescription sur le site de l'AIVI, en mémoire de Melle Marie.
• Février 2001 : rédaction et envoie du dossier « L'inceste, un crime spécifique et imprescriptible : pourquoi faut-il changer nos lois ? » aux responsables politiques (Garde des Sceaux, députés...).
• Mars 2001 : participation à la marche blanche à Paris. Rencontre avec M. Devys, chef de Cabinet de Mme Lebranchu, Garde des Sceaux. Présentation des attentes sur la reconnaissance de l'inceste comme un crime spécifique et imprescriptible.
• Avril 2001 : rendez-vous au ministère de la Justice, pour présenter les attentes de l’association en termes législatif.
• Janvier-Décembre 2002 : création et mise en œuvre de groupes de rencontres thématiques de survivants permettant la rédaction de brochures pour les victimes et les professionnels.
• Décembre 2003 : audition devant la commission des lois sénatoriales pour la défense du projet de rallongement des délais de prescription des crimes et délits sexuels sur mineurs.
• Janvier 2004 : manifestation devant le Sénat pour défendre le projet de loi de rallongement de la prescription des crimes et délits sexuels.
• Novembre 2004 : manifestation « 50 000 nounours face à l'inceste », visant à sensibiliser les élus et le grand public à ce que l’association considère comme un fléau, et à obtenir sa pénalisation. Le Garde des Sceaux s’engage oralement à aller en ce sens.
• Février 2005 : campagne d'information sur l'inceste « À ce jeu-là, les enfants sont toujours perdants ».
• Mars 2006 : lancement de l'exposition photo itinérante « Des mots, des maux »[4], créée par Barbara Laborde, qui marque le début d’une collaboration entre la photographe et l’AIVI.
• Avril 2008 : opération Paris Rando Vélo sur le Parvis de l'Hôtel de Ville de Paris.
• Octobre 2008 : premier congrès international « Soigner les victimes d'inceste ».
• Janvier 2009 : publication du premier sondage sur l’inceste en France révélant que le pays compte deux millions de victimes. Cette enquête est réalisée par IPSOS à la demande de l’AIVI et financée par l’Axa Atout Cœur.
• Janvier 2009 : publication du rapport de la députée Marie-Louise Fort sur l'inceste, auquel AIVI et ses membres ont contribué.
• Octobre 2009 : deuxième congrès international sur le thème du livre Être parent après l'inceste (Éditions J. Lyon - 2009), d’Isabelle Aubry et Sandrine Apers.
• Février 2010 : insertion de l'inceste dans le Code pénal.
• Mars 2010 : publication du livre Ma victoire sur l’inceste (A à Z Patrimoine Éditions - 2010), de Marie Warnier.
• Septembre 2010 : publication du recueil poétique Nue comme un ver(s) (Publibook - 2010), d’Émilie Fedou.
• Octobre 2010 : troisième congrès international sur le thème « Briser le silence de l'inceste ». Publication du livre Comment j'ai surmonté linceste, d’Isabelle Aubry.
• Janvier 2011 : après Paris et Lyon, l’AIVI ouvre un troisième groupe de parole à Lille.
• Juin 2011 : publication des recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur le dépistage et le signalement des victimes de l'inceste, à la demande de l’AIVI.
• Novembre 2011 : création de la page Facebook de l'association.
• Septembre 2011 : reprise du combat pour insérer l'inceste dans le Code pénal suite à son abrogation par le Conseil constitutionnel.
• Décembre 2012 : création du magazine AIVI Actus pour les adhérents de l'association.
• Septembre 2013 : création d’un quatrième et cinquième groupe de parole à Rennes.

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Logo officiel (2013)

Valeurs[5][]

L’action de l’AIVI reposent sur les principes suivants :
• La représentation de l’AIVI est universelle : « L'inceste n'a pas de frontières, AIVI non plus ».
• La reconnaissance prévaut dans la méthode et l’action : la victime de l’inceste est inéluctablement plus compétente sur le sujet que n’importe quel autre individu.
• La recherche (clinique, épidémiologique, statistique) est une ressource essentielle pour mener le combat contre l’inceste. Elle doit formaliser le fléau, rendre compte de son ampleur et fédérer les énergies (AIVI, institutions) au sein d’un projet commun.
• L’AIVI ne propose pas de prise en charge directe. En dehors des actions d’entraide (forum interactif, groupes de parole), AIVI cherche à ce que l’ensemble des institutions compétentes ne se soustraient pas à leurs obligations.
• L’AIVI n’est financée par aucune subvention publique, dans un souci d’indépendance.
• L’AIVI est apolitique et laïque.

Chiffres[]

Au niveau de la société[]

• Plus de 2 millions de victimes en France (selon l’AIVI, ce chiffre est sous-estimé au regard du silence de certains sondés, et du recoupement avec des statistiques complémentaires)[6]
• Plus d’un français sur quatre connaît une personne de son entourage ayant subi l’inceste[6]
• 36% des filles et 29% des garçons sont victimes de violences sexuelles avant 18 ans[7]
• 80% de ces violences sont de nature incestueuse[7]
• 72% des actes de pédophilie sont incestueux[7]
• 69% des personnes mises au courant ne dénoncent pas les faits aux autorités[6]


Au niveau des victimes[8][]

• Le risque de suicide est multiplié par 8
• 98% des victimes souffrent de dépression
• 92% ressentent la peur de l’autre (vs. 29% pour la moyenne nationale)
• 86% ont régulièrement des pulsions suicidaires
• 85% des cas d'inceste durent plusieurs années et sont accompagnés de violence physique et psychologique
• Plus de 80% des victimes sont affectées par des douleurs chroniques
• 80% rencontrent des troubles alimentaires
• 77% sont dans l’impossibilité d’avoir un rapport sexuel

Au niveau judiciaire[]

• 70% des victimes ne portent pas plainte[8]
• 80% des plaintes déposées sont classées sans suites[9]
• 97% des agresseurs ne font pas l’objet de poursuites judiciaires[9]
• 91 % des français se disent favorables à l’inscription de l’inceste dans le Code pénal[6]

Missions et actions[]

Informer et sensibiliser le grand public[]

L’AIVI mène une action de sensibilisation et d’information. L’association recourt à différents médias et cherche à toucher tous les publics, dont les institutions sociales, judiciaires et gouvernementales. Dans la rue, au sein de divers structures et environnements, à la télévision, dans la presse et via son site internet, l’AIVI a pour objectif de communiquer sur le caractère universel et préoccupant des chiffres obtenus concernant l’inceste. Le sondage IPSOS réalisé en janvier 2009 à la demande de l’association révèle que plus de 2 millions de français sont victimes d’inceste[10] et plus d’un individu sur quatre connaît une personne de son entourage ayant été victime d’abus. Selon l’AIVI, cette estimation est largement sous-estimée, si elle tient compte du déni des sondés, ainsi que d’autres statistiques confondus à ces résultats. Une étude publiée dans le guide de l’OMS de 2007[7] indique également qu’entre 7 et 36% des femmes et 3 et 29% des hommes sont victimes de violences sexuelles. Aussi, il ressort de l’enquête IPSOS réalisée en mai 2010[8] que 80% de ces violences sont de nature incestueuse. Les victimes mettent en moyenne 16 années avant de sortir du déni. L’AIVI cherche ainsi à briser le caractère tabou de l’inceste, jugé comme tel par la société dans son ensemble. Sur le plan clinique, le sondage fournit également des indications sur la santé mentale des victimes. Ajoutés aux résultats quantitatifs, l’AIVI qualifie l’inceste comme un fléau de santé publique[11]. L’association organise des journées de sensibilisation dans des villes de Province (Sens, Bourg, Emerainville) et des expositions (« Des mots, des maux », « blessures de femmes lilloises », intervention au forum de la jeunesse de Mérignac) dans le but d’informer le grand public. Certaines manifestations ont été menées en collaboration avec des partenaires et des entreprises tels que JC Decaux, Marie Claire, Groupe NRJ, EURO RSCG et RTL. Des campagnes publicitaires dans la presse (Le Monde) ou sur internet visent à rendre compte à la collectivité des différentes analyses de l’association, qui dresse un constat qu’elle qualifie d’alarmant et de préoccupant. Par ailleurs, l’AIVI cherche à se distinguer par son action militante et sa présence régulière au sein de la sphère médiatique. À l’image de campagnes publicitaires explicites abordant le sujet de l’inceste[12], l’association souhaite représenter et donner la parole aux victimes, afin de poursuivre l’un de ses objectifs consistant à briser le caractère tabou du phénomène. L’outil internet est aussi privilégié comme moyen d’expression. Le clip vidéo réalisé à la suite de l’affaire d’Outreau, à l’instar de la diffusion d’un communiqué de presse, tendent à rappeler les origines du procès, consécutif à des viols et actes incestueux perpétrés sur des enfants. Par l’intermédiaire de son site, l’AIVI propose plusieurs rubriques (rapports, récits, témoignages, analyses, mythes) sur le sujet accessibles au grand public. Les ouvrages publiés par Isabelle Aubry et les membres de l’association cherchent enfin à interpeller, de par leur dimension naturellement authentique, humaine et émotive. En plus de vouloir informer le grand public, la mission de l’AIVI consiste à responsabiliser et former les institutions sociales et juridiques. Le projet « connaissance » de l’association poursuit ainsi un double objectif : informer le grand public et sensibiliser les institutions compétentes.

Impliquer la collectivité, responsabiliser et former les institutions sociales et médicales[]

État des lieux : l’inceste, un sujet jugé comme particulièrement tabou[]

Le sondage IPSOS 2009 révèle que 69% des personnes ayant connaissance des actes incestueux ne les dénoncent pas. De plus, la non-assistance à personne en danger se trouve la plupart du temps ignorée des procédures judiciaires, du fait de l’absence d'un socle juridique encadrant l’inceste en tant que tel. En effet, le terme « inceste » n’apparaît pas dans le Code pénal[13], et n’est ainsi pas considéré comme un crime spécifique. Selon l’interprétation de la loi, il est la « circonstance aggravante d’une agression sexuelle ou d’un viol »[14], ou une « atteinte sexuelle sans menace, violence, contrainte ou surprise » entre un adulte et un mineur consentant. L’AIVI met la pénalisation de l’inceste au centre de son combat. À l’instar de l’imprescriptibilité, elle est une raison d’être pour l’association. La loi n° 2004-204 du 9 mars 2004 fut un premier succès pour l’AIVI, avec le rallongement de 10 ans depuis l’âge de la majorité du délai de prescription. Au regard de la longue période de déni rencontrée par les victimes, l’association cherche à obtenir l’imprescriptibilité auprès du pouvoir législatif[15]. De plus, le vote de la loi Fort du 8 février 2010 par le Parlement consistant à inscrire l’inceste dans le Code pénal est abrogée par le Conseil Constitutionnel en septembre 2011, c’est pourquoi l’AIVI a dû reprendre l’une de ses principales missions. Aussi, des travaux de recherche sont impulsés afin de pouvoir mettre en place des dispositifs de détection et de prise en charge. Dans le but de définir un système de détection et de répression de l’inceste le plus précoce possible, l’AIVI demande la réalisation d’études et enquêtes qui permettent de dresser un état des lieux, notamment sur les actions de dénonciation et de prise en charge. Ainsi, selon plusieurs travaux effectués :
- 90% des familles excluent la victime[16]
- 69% des personnes n’alertent pas les autorités[6]
- 98% des médecins ne dénoncent pas les faits[17]
En rapprochant ces conclusions avec le fait que 90% des victimes ne portent finalement jamais plainte[18], l’AIVI juge indispensable la mise en place d’un système de dépistage au niveau des institutions scolaires, sociales et médicales d’une part, tout en renforçant le cadre légal d’autre part.

Contribution à des travaux de recherche destinés au corps médical[]

Outre une mission de sensibilisation et de formation, l'AIVI impulse des travaux de recherches sur l’étiologie et l’évolution de l'inceste. En France, peu de structures sont directement adaptées à la prise en charge des conséquences des actes incestueux[19]. Peu d’établissements disposant de services reconnaissant l’inceste comme un traumatisme à part entière sont identifiés[20]. L’AIVI collabore notamment avec l’hôpital de Tenon et la maison Jean-Bru d’Agen, qui disposent d'un centre d’accueil spécialisé pour les victimes d’inceste. De plus, contrairement à des pays comme le Canada, il n’existe aucun centre pluridisciplinaire disposant de services médico-juridiques[20]. L’AIVI souhaite qu’un protocole de soin fasse également l’objet d’un projet de loi lors de la prise en charge des victimes de l’inceste à l’issue d’une décision de justice. En amont, l’AIVI impulse des projets et travaux de recherche, notamment à travers une méthode de type benchmark, qui vise à confronter et s’inspirer des pratiques d’outre-Atlantique pour mettre en place de nouveaux dispositifs. Une demande de l’association auprès de la Direction Générale de la Santé a abouti au lancement de travaux d’étude et d’évaluation par la Haute Autorité de Santé (HAS) sur le dépistage, le signalement et la protection des mineurs par les médecins, permettent notamment de définir des recommandations[21]. La dimension internationale de l’association peut faire avancer le système français, jugé « archaïque » par plusieurs experts de l’inceste et de la pédocriminalité [22]. L’association américaine Adverse Childhood Experiences contribue notamment à alimenter les sources d’information sur lesquelles se base l’AIVI. Les congrès internationaux organisés par l’association (« Soigner les victimes de l’inceste », « Devenir parent après l’inceste », « Briser le silence de l’inceste ») sont l’occasion d’échanges et de développements de synergies où les médecins, victimes et organisations sociales se donnent de nouveaux moyens pour dépister et traiter l’inceste. En outre, ils furent l’occasion d’exposer les résultats de travaux de recherches réalisés en France, en Belgique, au Canada et en Israël, d’entendre les témoignages de survivants et, ainsi que d’expérimenter de nouvelles solutions thérapeutiques : Psycho-traumatologie pour adultes et enfants, EMDR (Désensibilisation et Reprogrammation par Mouvement des Yeux), Art thérapie et Thérapie familiale. Ces travaux contribuent à soutenir en aval les actions de formations réalisées par l’AIVI. Outre les interventions des bénévoles intervenant dans les hôpitaux, planning familiaux, écoles et académies, l’association dispense des cours au sein d’écoles d’infirmière, de sages-femmes ou d’éducateurs. Elle propose également des sessions de formation pour différentes disciplines médicales (psychologie, pédiatrie, médecine générale, conseil conjugal, santé scolaire…) et intervient dans des conférences pour les journées scientifiques, l’UNESCO, les salons infirmiers et les organisations sociales. Le site de l’AIVI constitue aussi un espace d’hébergement pour les travaux, analyses, rapports et dossiers de recherche réalisés.

Faire évoluer la législation[]

La prescription : l’une des raisons d’être de l’AIVI[]

Faire évoluer la législation française est le principal combat de l’AIVI. Il s’agit d’une raison d’être, qui trouve ses origines dans le suicide de l’un des membres du comité associatif (Melle Marie), du fait que celui-ci n’ait pu obtenir réparation auprès de la justice. La loi du 9 mars 2004, rallongeant cette durée à 20 ans, est un premier succès pour l’association, même si l’objectif de l’imprescriptibilité reste une finalité essentielle. Pour l’AIVI, l’inceste est un « meurtre sans cadavre, un meurtre psychique qui emporte la vie de millions d’individus tout au long de leur existence ». Pour l’association, le principe de l’imprescriptibilité doit ainsi permettre aux victimes de demander que justice soit faite à tout moment, notamment lorsqu'elles sortent de la période de déni.

Inscrire l’inceste dans le Code pénal[]

Sur le plan législatif, l’autre principale requête de l’AIVI concerne l’inscription de l’inceste dans le Code pénal et sa reconnaissance comme un crime spécifique, ce qui permettrait notamment d’en faire la compétence de la Cour d’Assises. Le 28 janvier 2009, une proposition de loi est soumise par la députée Marie-Louise Fort à partir de plus de 400 témoignages de victimes, quatre ans après celle de J.P Raffarin, et cinq après celle de Christian Estrosi, restées sans suite. L’enjeu est important pour l’association, puisqu’il s’agit d’inscrire le terme d’ « inceste » dans le Code pénal. Ce rapport[23] précise notamment que « Non seulement, le caractère incestueux d'une agression sexuelle accroît sa gravité, mais le lien familial doit être étudié au niveau des violences, contraintes, menaces et surprises qui constituent l'infraction. Autrement dit, (...) une relation sexuelle incestueuse doit être de fait comprise comme une contrainte", et que (article 1er): «Sont réputés incestueux toute atteinte sexuelle et tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur un mineur par : son ascendant, son oncle ou sa tante, son frère ou sa sœur, sa nièce ou son neveu, le conjoint, le concubin ou le partenaire lié par un Pacs avec l’une de ces personnes.» Le prétendu consentement de l’enfant, qui se trouve souvent invoqué pour la défense des agresseurs[24], est ainsi aboli.

Reconnaître l’inceste comme un crime spécifique[]

Après le vote de la loi n° 2010-121 du 8 février 2010, l’inceste est requalifié dans le même cadre légal que le viol et l’agression sexuelle, sans être considéré comme un crime spécifique[25]. Aussi, l’AIVI, considérant que 80% des agressions sexuelles ou viols étant commis sur fond de vie familiale, et que l’agression sexuelle étant plus traumatisante lorsqu’elle est commise par un membre de la famille que lorsqu’elle l’est par un étranger[26], souhaite voir la législation évoluer afin de reconnaître l’inceste comme un crime à part entière. Pour l’association, la prévalence de l’inceste dans les agressions sexuelles, viols et actes de pédophilie sur le plan environnemental et clinique rend nécessaire sa reconnaissance comme un crime spécifique. La loi Fort est votée par le Parlement en février 2010, et abrogée par le Conseil constitutionnel en septembre 2011.

Mettre en place un protocole de soin adapté[]

Le troisième volet du projet législatif revendiqué par AIVI porte sur la création d’un protocole de prise en charge des victimes. Un programme médical spécifique est vu comme indispensable au sein de structures spécialisées capables de traiter directement des causes de l’inceste, en dehors des unités dédiées uniquement aux pathologies symptomatiques. L’association participe à la commission des lois sénatoriales afin de pouvoir soumettre de nouvelles propositions dans ce sens. Des missions d’information, états des lieux, plans d’actions, manifestes et argumentaires sont aussi régulièrement soumis aux élus et institutions de la république (Sénat, ministère de l’Intérieur, ministère de la Santé, Présidence de la République). Les bénévoles de l’association disposent d’une base de donnée de 260 000 adresses e-mail appartenant à des députés, sénateurs, élus (maires, conseillers régionaux et généraux), avocats, enseignants, chercheurs et psychiatres. L’AIVI cherche aussi à se rapprocher des institutions gouvernementales par le biais de grands médias tels que Le Figaro, Le Monde, France Info, iTélé[27], France 3[28] et autres acteurs majeurs du paysage médiatique national.


Apporter un soutien direct aux victimes[]

Des services en lignes et opérations ponctuelles destinées aux victimes[]

L’AIVI est indépendante de toute structure. En effet, à partir du moment où l’AIVI déciderait de s’engager dans une activité thérapeutique, l’association s’engagerait de facto à être financée par un donneur d’ordre. Ce financement l’a rendrait de fait dépendante dans son action, c’est pourquoi l’AIVI a fait le choix de ne pas fournir d’aide de nature thérapeutique aux victimes. Même si cela ne constitue pas l'objectif premier, l’association offre des solutions de soutien direct par l’intermédiaire de son site (guides juridiques, informations personnalisées, forum interactif d’entraide, concours d’écriture), de ses actions ponctuelles (contacts téléphoniques, réorientation vers des structures dédiées) ou d’opérations spéciales telles que l’opération « 50 000 nounours »[29] lancée le 20 novembre 2004 place de la Bastille à Paris. Cette opération consistait à redistribuer aux victimes une collecte de 50 000 nounours par des célébrités.


Des groupes de parole[]

Les groupes de parole (Paris[30], Lyon, Lille, Rennes), qui s’inscrivent dans le cadre du projet interne « convergence », ont ainsi pour vocation de recueillir des témoignages dans le but d’en faire des publications au travers d’ouvrages. Ils sont labellisés « Grande Cause Nationale Fraternité 2004 », et menés par des membres de l’association formés pour cet exercice. Les bienfaits que tirent les victimes de ces actions restent par ailleurs très satisfaisants pour l’AIVI.

Représenter et faire entendre les victimes auprès de la société et des pouvoirs publics[]

Dans sa philosophie, l’AIVI s’attache principalement à ce que les responsables politiques, autorités sanitaires et organisations sociales se soustraient à leurs fonctions respectives. Cette sollicitation est en adéquation avec le slogan « Donnons-nous enfin la parole ! », où un rôle de représentation de victimes cherche à être endosser. Les statistiques permettent de mieux mesurer l'importance de l'inceste au niveau social et sociétal. L’AIVI lutte pour que l’inceste soit reconnu comme un problème de santé publique[11], comme l’ensemble des travaux de recherche menés régulièrement par l’association et ses partenaires tentent de démontrer.

Résultats[]

  • Rallongement de la prescription à 20 ans après la majorité de la victime[31]
  • Inscription de l’inceste au Code pénal de février 2010 à septembre 2011[32]
  • Plus de 250 adhérents et 3349 sympathisants apportent leur soutien et bénéficient des actions de l’AIVI[33]

Récompenses[]

  • Grand Prix de la Recherche Universitaire (Le Monde - 2002) à Jen-Yu Peng, stagiaire de l’AIVI[34]
  • 1er Prix des Femmes Formidables (Femme Actuelle - 5 décembre 2007) à Isabelle Aubry, fondatrice et présidente de l’AIVI[35]
  • Prix de la femme de l’année (RTL et Femme Actuelle - 7 mars 2010) à Isabelle Aubry[36]
  • Prix du « Coup de cœur solidaire » (Fondation SNCF - 2007) à l’AIVI[37]

Bibliographie[]

  • Aubry I. et Defoort C., Guide AIVI : comment choisir mon avocat, [pdf], 2007
  • AIVI, Annales du Congrés AIVI : soigner les victimes de l’inceste, [pdf], Paris : AIVI, 2008, 108 p.
  • AIVI, Annales du Congrés AIVI : être parent après l’inceste, [pdf], Paris : AIVI, 2009, 81 p. Apers S. et Aubry I., Être parent après l’inceste, Paris : Éd J. Lyon, 2009, 214 p.
  • Aubry I., Révéler l’inceste à son entourage, Lyon : Éd Esprit Libre Éditions, 2009, 132 p.
  • AIVI, Annales du Congrés AIVI : briser le silence de l’inceste, [pdf], Paris : AIVI, 2010, 103 p.
  • Aubry I., Comment j’ai surmonté l’inceste, Paris : Éd J. Lyon, 2010, 230 p.
  • AIVI, « Dialogues » [Revue], Volumes 1-4, [pdf], Paris : AIVI, 2008-2013

Notes et références[]

  1. 1,0 et 1,1 Historique sur le site officiel de l’AIVI
  2. [1] dans Le Télégramme du 19 octobre 2008
  3. Loi n° 89-487 du 10 juillet 1989 relative à la prévention des mauvais traitements à l'égard des mineurs et à la protection de l'enfance
  4. [2] dans Psychologie, [Dossier]. Inceste, de juin 2006
  5. http://aivi.org/fr/joomla-overview/nos-valeurs.html
  6. 6,0 6,1 6,2 6,3 et 6,4 Source AIVI, 20 janvier 2009 ; Enquête IPSOS « Les français face à l’inceste » menée du 16 au 17 janvier 2009 auprès de 931 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus
  7. 7,0 7,1 7,2 et 7,3 Guide OMS 2007 sur la prévention de la maltraitance des enfants
  8. 8,0 8,1 et 8,2 Source AIVI, 10 mai 2010 ; Enquête IPSOS « Etat des lieux de la situation des personnes victimes d’inceste : vécu, état de santé et impact sur la vie quotidienne » menée du 26 février au 25 mars 2010 auprès de 341 victimes d’inceste, et les 12 et 13 mars auprès d’un échantillon de 946 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus
  9. 9,0 et 9,1 Source AIVI, 2006 ; Enquête interne menée auprès de 1500 personnes, membres de l’AIVI
  10. http://aivi.org/fr/medias/revue-de-presse/presse/sondage-ipsos-pour-aivi-2009/rtl-2-millions-de-personnes-victimes-dinceste-en-france-28012009-162.html
  11. 11,0 et 11,1 [3] dans Réadaptation de novembre 2008
  12. http://www.bladi.net/forum/threads/controverse-autour-campagne-linceste.34211/#post-604703
  13. D. Mayer, La pudeur du droit face à l'inceste, D., 1988, Chr. 213 ; I. Corpart, L'inceste en droit français, G.P., 1995
  14. http://laloi.blogs.lindependant.com/
  15. [4] de www.lexpress.fr du 28 janvier 2009
  16. Extrait de l'article paru dans la revue Vocation Sage-Femme n°77 (Elsevier Masson) 2009
  17. Fédération française de psychiatrie, Conséquences des maltraitances sexuelles : reconnaître, soigner, prévenir (Conférence de consensus), Paris, 2003
  18. http://aivi.org/fr/vous-informer/les-chiffres
  19. [5] dans L'Infirmière Magazine de novembre 2008
  20. 20,0 et 20,1 http://madame.lefigaro.fr/societe/inceste-mesures-pour-briser-silence-280908-13345 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Jean-bru » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  21. Haute Autorité de Santé, Recommandations de bonne pratique, Repérage et signalement de l'inceste par les médecins : reconnaître les maltraitances sexuelles intrafamiliales chez le mineur, 2011
  22. http://fdesouche2.wordpress.com/2011/12/26/un-rapport-de-lonu-sur-les-derives-de-la-justice-en-matiere-de-pedophilie
  23. Loi n° 2010-121 du 8 février 2010 tendant à inscrire l’inceste commis sur les mineurs dans le code pénal et à améliorer la détection et la prise en charge des victimes d’actes incestueux
  24. http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/pedophilie-abus-sexuels-22088
  25. http://cabinet-avocat-grenoble.fr/mapage2/index.html
  26. http://www.rise-of-womanhood.org/types-of-rape.html
  27. http://www.youtube.com/watch?v=NS5wyJ9pbJA
  28. http://www.youtube.com/watch?v=9k6_X2oolF4
  29. [6] dans L'Humanité du 13 octobre 2004
  30. http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/enfin-un-groupe-de-parole-pour-les-victimes-de-l-inceste-08-02-2010-807607.php
  31. loi n° 2004-204 du 9 mars 2004
  32. loi n° 2010-121 du 8 février 2010
  33. AIVI, Bilan d'activité, 2012
  34. http://aivi.org/fr/stage.html
  35. http://www.femmeactuelle.fr/actu/femmes-formidables/les-laureates/les-laureates-2007/isabelle-aubry-00989
  36. http://mcetv.fr/mon-mag/0803-isabelle-aubry-femme-de-lannee-2010
  37. AIVI, Bilan d'activité, 2007

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